Après les révélations sur le train de vie fastueux de son ancienne direction, comment l’association de lutte contre l’exclusion aux 11 000 usagers peut-elle rebondir ? Rencontre avec sa nouvelle directrice générale, Claire Dupont, et sa directrice de la communication, Catherine Monin.
L’article avait fait l’effet d’une « déflagration », se rappelle Catherine Monin. En septembre 2021, le Canard enchaîné dévoile comment son association Equalis, « qui gère des centres pour migrants et personnes précaires », lutte « farouchement contre la précarité de… ses dirigeants » : l’hebdomadaire révèle que son directeur général (DG), Arthur Anane, s’est « octroyé un salaire de 11 400 euros net par mois et une Audi Q7 de fonction », assortie de « 533 euros mensuels pour se loger ».
Cet ancien président de la FAS Île-de-France a été licencié, en 2022. Et en novembre lui a succédé Claire Dupont, une assistante sociale de formation, devenue DG dans le médico-social. La nouvelle patronne d’Equalis nous explique comment elle s’efforce de tourner la page, pour cette association de 70 établissements et services en Île-de-France et dans le Loiret.
Comment expliquez-vous, aujourd’hui, les abus révélés par le Canard ?
Claire DupontIl y a eu scandale, en raison d’une inadéquation entre le train de vie d’un dirigeant et l’objet de notre association, qui est d’accueillir les gens les plus exclus de notre société.
L’explication, le droit la donnera : une instruction est en cours, à la suite de l’inspection qui avait été engagée par la DDETS [direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités], après les alertes de notre commissaire aux comptes.
Catherine MoninAu lendemain de ces alertes, cependant, le conseil d’administration (CA) avait demandé un audit : il n’avait rien trouvé d’illégal. Mais on peut considérer que c’était immoral.
Comment votre CA a pu octroyer un tel salaire à son directeur général ?