Avant les élections européennes, la question de la participation des citoyens très âgés se pose. Face à ce défi démocratique, un programme impulsé par le Cercle vulnérabilités et société travaille avec une trentaine d'Ehpad pour favoriser une culture de la participation.
À la Maison du Tilleul Argenté, à Chelles, en région parisienne, cette après-midi passablement arrosée, c'est jour d'élection. Les 75 résidents sont invités à renouveler leurs quatre représentants au conseil de la vie sociale (CVS)*.
En attendant le scrutin, programmé pour 16 heures au moment du goûter, les quatre candidats se retrouvent autour de la table. Trois femmes et un homme, à l'image de la répartition des sexes dans les Ehpad : Lucienne Cornu (84 ans), la benjamine du groupe et élue sortante, Anne-Marie Dequivre (90 ans) arrivée depuis peu, Denise Harbulot (92 ans), et Jean Fedrizzi (98 ans), le président sortant du CVS.
« Un asile de fous »
Le doyen des candidats est aussi le joyeux animateur de la résidence, jamais avare d'un compliment ou d'une… vacherie. il raconte au journaliste qu'il est venu ici de sa propre initiative voici deux ans. « Je me débrouillais très bien tout seul, raconte-t-il, mais je voulais être moins seul. Alors, je suis venu en Ehpad. Mais quel changement ! » Quand on lui demande de préciser, il déclare, face au directeur, dans un mélange de sincérité et de provocation : « Je suis tombé dans un asile de fous. »