Plusieurs années après le démarrage de l'expérimentation Territoire zéro chômeur de longue durée, les recrutements continuent sur les dix territoires concernés. L'épicerie solidaire La Pioche, près de Lille, vient de se lancer dans l'aventure. Et de recruter quatorze nouveaux salariés.
Contexte oblige, les visières de protection et masques chirurgicaux couvrent les visages des quelques personnes qui attendent l'ouverture de l'épicerie solidaire La Pioche. Derrière les volets baissés, salariés et bénévoles règlent les derniers détails avant d'accueillir les premiers clients de l'après-midi.
Ici, on ne connaît pas le chômage technique. L'épicerie solidaire a même fait face à un pic d'activité pendant la période de confinement et recruté de nouveaux salariés.
Dix-neuf salariés
La Pioche, épicerie solidaire ouverte depuis 2011, fonctionnait jusqu'à présent grâce à une poignée de salariés et de nombreux bénévoles. Devenue entreprise à but d'emploi (EBE) en février dernier, elle a intégré en son sein une seconde épicerie solidaire, les Quatre saisons, qui dépendait d'une autre EBE. Elle salarie désormais dix-neuf personnes sur les deux sites. Parmi les salariés, quatorze anciens chômeurs de longue durée.
Territoire Zéro chômeurs
Ces recrutements n'auraient pu voir le jour sans l'expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée » (TZCLD), un projet innovant testé sur dix territoires, dont deux dans la métropole lilloise. Un modèle économique original consiste à transférer l'argent consacré à la prise en charge du chômage de longue durée vers le financement de postes en CDI dans des entreprises à but d'emploi. Pour en bénéficier, La Pioche est devenue une EBE en février dernier.
95 % du salaire financé
Xavier Broussier, fondateur et directeur de La Pioche, explique : « 95 % du salaire brut des salariés est financé par le transfert des coûts du chômage. Le défi d'une entreprise à but d'emploi, c'est de trouver de quoi financer les 5 % restants, les charges patronales, les charges annexes et les coûts d’investissements. Il faut développer une activité économique qui nous permette de couvrir ce reste à charge ».
Le principe est simple : des supermarchés, maraîchers ou entreprises de restauration collective donnent régulièrement des produits à La Pioche. Ceux-ci sont transportés, réceptionnés, étiquetés et placés en rayon par les salariés et bénévoles.