À 23 ans, Elisa Labourguigne œuvre à la prévention et à la prise en charge des violences sur mineurs, au sein d’une "unité d’accueil pédiatrique enfant en danger". Elle explique le travail social mené dans ces structures en cours de déploiement dans les hôpitaux.
Quels enfants ont dû être admis aux urgences cette nuit ? Immanquablement, pour commencer sa journée, à l’hôpital Armand-Trousseau à Paris, Elisa Labourguigne vient d’abord s’en enquérir, au « staff », la réunion médicale du matin. Une adolescente hospitalisée pour violences ? Un bébé avec des fractures inexpliquées ? Ou des parents en conflit dans la salle d’attente ?
En ce mercredi de décembre, au moins, cette assistante sociale de 23 ans peut regagner son petit bureau, décoré d’autocollants et dessins d’enfants, sans aucune alerte à gérer. Il reste que les urgences peuvent rapidement se bousculer dans son Unité d’accueil pédiatrique enfant en danger (Uaped).
Le soin et le « prendre soin »
Et pour cause : ces équipes hospitalières doivent permettre « le soin et le "prendre soin" dès la première rencontre » avec les enfants victimes de violence, et assurer ainsi leur « prise en charge globale », selon une instruction du ministère des Solidarités du 3 novembre 2021. Or avec seulement deux collègues, la pédiatre Solène Loschi et la psychologue Bilitis Delabre, Elisa Labourguigne doit répondre aux sollicitations de pas moins de trois hôpitaux de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).