Dans les villes contrôlées par le parti d'extrême droite, les associations qui interviennent dans les quartiers populaires sont souvent fragilisées. À Perpignan, ville RN depuis 2020, l'association interculturelle Le Fil à métisser qui intervenait auprès des populations gitanes, a dû cesser ses activités suite à la forte réduction des financements de la ville et de l'État.
C'était le 27 février dernier à Perpignan. Devant la mairie tenue par Louis Aliot (RN), une vingtaine de femmes gitanes manifestent avec des panneaux, comme celui-ci : « Pas de psy + de stigmatisation + d'exclusion des gitans + de dépression + de déscolarisation ».
Ces femmes protestaient contre la liquidation de l'association Le Fil à métisser qui intervenait dans leur quartier depuis une bonne dizaine d'années.
Manif des invisibles
Dans sa revue de presse sur France Inter, Claude Askolovitch rapporte les propos du quotidien local l'Indépendant : « C'est du jamais vu à Perpignan, elles qui sont la plupart du temps invisibles dans les manifestations du quartier, sont réunies, pancartes et dossards revendicatifs en place, pour descendre en cortège de Saint-Jacques vers le centre-ville. »
Infirmière en santé publique, Cathy Oustrière a été jusqu'au bout présidente de cette structure. Elle raconte les débuts d'une association qui s'est intéressée à la population gitane très implantée dans la cité catalane (plus de 10 000 personnes sur 120 000 habitants), et qui subit de nombreuses discriminations.