Notre série « A voix haute » donne la parole à celles et ceux qui n’ont longtemps pas eu voix au chapitre : les « personnes accompagnées » - et notamment celles avec une mesure de protection juridique, à l’image d’Etienne Creusevaut. Sous curatelle depuis quinze ans et souffrant de schizophrénie paranoïde, il n’hésite pas à prendre la parole, pour faire entendre la voix des majeurs protégés et des personnes ayant des troubles psychiques.
Montrer que les personnes sous mesure de protection sont tout à fait capables de s’exprimer, et « se sentir utile », « avoir un but dans la vie », « apporter sa pierre à l’édifice » : voilà ce qui motive Étienne Creusevaut à s’engager pour partager son expérience de majeur protégé, et son parcours en psychiatrie.
Cet homme de 42 ans n’apprécie pas beaucoup les expressions telles que « personnes avec altération des capacités » ou « personnes vulnérables » : « Ce n’est pas du tout valorisant. »
« Quand on est sous mesure de protection, on peut se sentir infantilisé », ajoute Étienne. « Oui, j’ai un handicap, je souffre de schizophrénie paranoïde, mais n’écrivez pas que je suis schizophrène ! Je souffre de schizophrénie ! Je ne veux pas que l’on me colle cette étiquette », proclame le jeune homme que nous interviewons en visio depuis son appartement de Bourg-en-Bresse.