Dirigeant en binôme l’expérimentation menée depuis 2023, Emmanuelle Delhomme, à la DGEFP, et Jean Dutoya, à France travail, en dressent un premier bilan positif. Les 15 heures d’activité hebdomadaires doivent être généralisées en 2025 pour les bénéficiaires du RSA.
Vous venez de présenter un « point d’étape après 12 mois » sur l’expérimentation d’un « accompagnement rénové » des bénéficiaires du RSA, menée à travers 18 départements depuis 2023, et désormais dans 47 territoires. À ce jour, combien de personnes ont été touchées par l’expérimentation ?
Jean Dutoya Dans ces 18 départements, entre les printemps 2023 et 2024, plus de 28 000 bénéficiaires du RSA ont pu entrer dans un parcours social, socioprofessionnel ou professionnel. Nous atteignons ainsi un taux de couverture de 76 %, par rapport aux allocataires visés initialement.
Les 24 % restant peuvent être encore en attente d’une intégration, ou bien ne pas relever d’un accompagnement intensif, par exemple pour raisons de santé.
Emmanuelle Delhomme Avec cette expérimentation, il a fallu prendre contact, notamment, avec des allocataires de longue durée, et cela a pu prendre du temps.
Certains ont-ils pu craindre leur radiation du RSA ?
E. D. Cela n’a pas été objectivé, mais c’est un retour d’expérience que nous avons eu, effectivement, de la part des territoires pilotes. Les allocataires qui viennent de rentrer dans le RSA ont moins de craintes d’être approchés que ceux qui n’ont vu personne pendant des années.
D’où l’importance, pour les travailleurs sociaux, de bien expliquer l’expérimentation, afin de faire tomber les craintes éventuelles. Leurs entretiens d’orientation ont été beaucoup travaillés dans ce sens.
Trois départements de gauche ont mené l’expérimentation en rejetant tout « RSA sous condition ». Comment le principe des « 15 heures hebdomadaires d’activité » obligatoires a-t-il été engagé ailleurs ?