Éducateurs spécialisés devenus indépendants, Sophie Genty et Jonathan Denon ont co-fondé Acteiis, une maison d’enfant à caractère social (Mecs) alternative qui accueille douze jeunes aux vulnérabilités multiples, dans les Côtes-d'Armor. Le dispositif, très souple, s'appuie notamment sur un statut de société coopérative et participative (Scop) qui donne du pouvoir d'agir aux salariés.
Côté rue, « Danvez », l'un des sites de la maison d'enfants à caractère social (Mecs) Acteiis, a tout l'air d'un pavillon de lotissement tranquille à Plouagat, dans les Côtes-d'Armor. Côté jardin, Jérémy (*), adolescent placé par l’aide sociale à l’enfance (ASE) et accueilli à Acteiis, décrit : « C'est là qu'on fait des grillades l’été. Avec les éducateurs techniques, on a fabriqué le salon en palettes et le composteur. »
Acteiis est une Mecs multisites : quatre jeunes de 13 à 18 ans vivent à Danvez avec une équipe de professionnels. Idem pour deux autres jeunes de 14 à 18 ans dans un appartement à Saint-Brieuc. Et six studios individuels, répartis sur le département, abritent des jeunes âgés de 16 à 21 ans, en semi-autonomie.
Un accueil éphémère
Après avoir travaillé en institution, Sophie Genty et Jonathan Denon, éducateurs spécialisés (ES), co-directeurs et associés fondateurs d'Acteiis, ont œuvré en indépendants, se consacrant à des jeunes confiés à l'ASE en situations complexes, « pour qui les institutions ordinaires ne répondaient plus », retrace Jonathan Denon : « Très souvent, ce sont des jeunes avec une déficience intellectuelle, des troubles psychiatriques ou des addictions, dont le parcours de vie est ponctué de ruptures ».
Alors qu'ils développent une réelle expertise, le département, qui manque de places en structures, leur demande de réfléchir à une solution pour stopper l'errance de ces jeunes. En 2021, le duo recrute six salariés et lance un dispositif éphémère d'accueil de cinq jeunes dans un gîte.