La Fédération Addiction organisait une journée d’étude sur les troubles psychiatriques et addictifs, dont la prise en charge est au carrefour du sanitaire et du médico-social. Des professionnels y ont présenté des dispositifs pluridisciplinaires permettant d’accompagner les personnes souffrant de ces pathologies dites "duelles".
Comment accompagner les personnes souffrant d’addictions et de troubles psychiatriques ? La question était le fil rouge d’une des conférences de la journée organisée par la Fédération Addictions, le 16 mars, sur ces pathologies duelles en lien avec la publication d’un guide.
Double stigmatisation
Pour les auteurs du document, ce public fait l'objet d'une double stigmatisation : d’une part, il fait écho au « "malade mental » [qui] est souvent représenté comme inapte à intégrer le monde du travail, à la marge de la société, voire violent » et, d’autre part, à « l"addict" (…) associé à des comportements de marginalité, d’oisiveté, de violence et de délinquance ».
Deux secteurs
En matière d’accompagnement, ces personnes relèvent de deux secteurs, celui de la psychiatrie et celui de l’addictologie dont l’interconnaissance n’est pas toujours au rendez-vous, comme l’a d’ailleurs reconnu le ministre des Solidarités et de la santé, lors de ce colloque.
« Si l’on entre dans le soin via l’addiction, le risque est [de recevoir] une prise en charge psychiatrique lacunaire, si l’on entre dans le soin par la psychiatrie le risque est celui d’une prise en charge en addictologie insatisfaisante. Dans les deux cas, on passe à côté de quelque chose et c’est la rechute », a ainsi expliqué Olivier Véran, ajoutant que la crise sanitaire accentuait les difficultés pour ces personnes.
Ruptures
Pour les familles, ces pathologies duelles sont vécues comme « la double peine » qui s’applique autant à la personne qu’à son entourage, a raconté Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale des amis et familles de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam).