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Interview03 décembre 2024
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Agnès Canayer espère pouvoir "remettre à plat la protection de l'enfance"

La ministre déléguée chargée de la Famille et de la Petite enfance, Agnès Canayer, nous détaille son projet de comité de filière, et ses autres solutions pour une protection de l’enfance en crise – en attendant les votes sur les motions de censure contre son gouvernement. "Il faudrait de la stabilité", espère-t-elle.

Plus de deux mois après votre arrivée au gouvernement, que comptez-vous faire pour sauver la protection de l’enfance, et résoudre la crise d’attractivité de ses métiers ?

Agnès Canayer La protection de l’enfance est aujourd’hui dans une crise systémique, mais ce qui est au cœur des difficultés, c’est l’attractivité des métiers de l’humain : dans la protection de l’enfance, il manque 30 000 personnels pour être à la hauteur.

Il faut donc en revaloriser les différents métiers, en s’inspirant de ce qui a marché pour la petite enfance, qui a les mêmes difficultés, notamment en mettant en place un comité de filière pour la protection de l’enfance.

Sa forme n’est pas encore arrêtée mais l’idée est de démarrer début 2025, si possible, en mettant autour de la table tous les acteurs, professionnels, départements et État.

Ainsi que les associations, les syndicats ?

A. C. Oui, avec les associations qui interviennent auprès des enfants, et avec les syndicats. Notre volonté est d’avoir une vision très large, pour embarquer tout le monde, et mettre en place des pistes d’amélioration qui soient partagées.

Et pourquoi pas au sein du GIP France enfance protégée, censé être un lieu de coordination ?

A. C. Il est un outil très opérationnel entre les départements et l'État, qui travaille sur l’accès aux données ou la gestion du 119.

Là, on voudrait embrasser plus largement, avec une vision très « métiers », et la possibilité que ce comité de filière travaille avec celui de la petite enfance. L’intérêt est qu’il y ait des passerelles entre tous ces métiers de l’humain, pour les auxiliaires puéricultrices comme pour les éducateurs spécialisés.

Qui pourrait animer ce comité de filière ?

A. C. Je n’ai pas encore arrêté de nom. Pour être transparente, nous nous demandons s’il faut un comité de filière spécifique à la protection de l’enfance, ou bien s’il faut élargir celui de la petite enfance. Ce ne sont pas forcément les mêmes partenaires, mais bien la même méthode qui doit guider.

Une possibilité est donc qu’Élisabeth Laithier, à la tête du comité de filière petite enfance, conduise ce travail ?

A. C. Elle l’a conduit avec beaucoup de réussite. Quand des structures fonctionnent bien, autant en faire profiter d’autres secteurs - soit par un président identique, soit par elle-même, pour transposer la méthode.

Valoriser les rémunérations ? « Pas seulement. Ce sont des métiers de l’humain, qui nécessitent de trouver du sens », répond Agnès Canayer. Jeanne Frank

Vous espérez relancer les embauches des assistants familiaux, en citant l’exemple de la Seine-Maritime. Quelle est donc la recette normande ?