Derrière les annonces de revalorisation des salaires des aides à domicile promises par Brigitte Bourguignon via l’agrément de l’avenant 43 (toujours à venir), se cachent des difficultés de financement, mais aussi des disparités entre salariés, puisque seule la branche associative est concernée.
« Une avancée historique ». « Une très bonne nouvelle ». « De grosses inquiétudes quant au financement ». « Une déflagration et une distorsion de concurrence »... C’est peu dire que les acteurs de l’aide à domicile ont réagi différemment aux annonces récemment faites par la ministre déléguée à l’autonomie.
Une hausse de 13 à 15 %
Le 1er avril, Brigitte Bourguignon promettait d’agréer l’avenant 43 de la convention collective de la branche associative de l’aide, de l’accompagnement et des soins à domicile.
À la clé, une hausse de salaire « de 13 à 15 % » à partir du 1er octobre pour les 209 000 personnels des services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) et des services de soins infirmiers à domicile (Ssiad). « U n geste historique du gouvernement » salué par les quatre fédérations du secteur associatif de l’aide à domicile (Adédom, ADMR, FNAAFP/CSF et UNA).
« Nous sortons de l’ombre »
« Enfin, nous sortons de l’ombre, se réjouit Marianne Piskurski, secrétaire générale de l’UNA de Gironde, directrice d’Aidomi (450 salariés). Ces annonces constituent une véritable révolution pour les métiers de l’aide à domicile et pour la gouvernance de nos structures. »
Éviter l’immersion sous le niveau du Smic et revaloriser les rémunérations conventionnelles : tel est l’un des principaux objectifs de cette rénovation de la classification.
Une nouvelle grille salariale
La convention collective, datant de 2010, était devenue obsolète. Et actuellement, 43 % des effectifs des aides à domicile n'accèdent à une rémunération conventionnelle supérieure au Smic qu'après 17 ans d’ancienneté.
La nouvelle grille salariale prendra désormais en compte le niveau de diplôme, l’ancienneté, le parcours de formation, ou encore la nature plus ou moins complexe des interventions.
Valoriser les parcours
« Cela fait quatre ans que nous travaillons autour de ces négociations. Ces annonces correspondent à une attente très forte du secteur pour revaloriser nos métiers, souligne Carine Ryckeboer, responsable emploi formation à la fédération Adédom. Au-delà de la revalorisation salariale, cet avenant conduit à un véritable changement de système puisque l’on va désormais valoriser les compétences et les parcours, ce qui va offrir des perspectives d’évolution intéressantes pour les salariés. »