Pour son 3e baromètre, la fédération associative UNA relève une aggravation des difficultés en 2020, année du Covid. Deux tiers des services d'aide à domicile reconnaissent ne pas avoir pris en charge l'ensemble des demandes. Le recrutement devient un vrai casse-tête.
« Pendant la crise du Covid, la digue du domicile a été là. Pour la première fois en 30 ans, je vois des structures craquer par manque de personnel. Il faut mettre les ministres devant leurs responsabilités. » Avec le ton offensif qui la caractérise, Marie-Reine Tillon tire les principaux enseignements du 3e baromètre de la situation de l'aide à domicile, réalisé par Opinion Way pour le compte de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA), présenté le 6 mai.
Les deux premières études remontent à 2018 et 2019 (l'année 2020 a été blanche pour cause de Covid-19).
Situation dégradée
Les enseignements de ce baromètre ne prêtent pas à l'optimisme. Si la situation s'était déjà dégradée pour une structure sur trois en 2019, la proportion est passée à une sur deux en 2020. Pour 15 % des répondants, elle s'est « énormément » dégradée, ce qui laisse entendre de fortes fragilités économiques.
Accélération des difficultés
Entre 2019 et 2020, il s'est produit une accélération des difficultés qui existaient déjà. En 2019, la moitié des services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad) constataient des ruptures dans les prises en charge. Un an plus tard, une moitié des structures jugent que la situation s'est encore détériorée. Les entités de plus de 100 salariés sont deux tiers à parler de dégradation (contre 42 % pour les moins de 50 salariés).