Confrontés à la pénurie de personnels, les services d’aide à domicile commencent à recruter des réfugiées ukrainiennes. Comme à Chartres, où l’ADMR a embauché Svitlana Thierry, qui découvre le métier et… la langue française.
Il est 11h30, les températures frôlent les 30 degrés, quand Sandrine Gallou tourne la clé d’une porte en bois donnant sur une jolie cour arborée dans le centre historique de Chartres (28).
Aide à domicile au sein du réseau associatif ADMR, elle arrive chez une personne âgée qu'elle doit aider à prendre ses repas. Derrière elle se glisse Svitlana Thierry, une Ukrainienne de 50 ans, qui a signé, début mai, un contrat de 32 heures par mois avec l’ADMR.
Tutorat
Voilà deux semaines qu’elles forment ce binôme inédit qui doit permettre d'aider Svitlana Thierry, dans le cadre d’un tutorat, à trouver ses marques dans ce métier. Mère de trois filles (dont deux déjà adultes), cette blonde aux yeux bleus est arrivée en France, le 23 février, à la veille de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Elle raconte, avec quelques mots de français, et l’aide de l’application Google traduction, comment elle a réussi à prendre l’un des derniers avions depuis Kropyvnytsky, une ville située à 300 km au sud de Kiev, juste avant le bombardement de l’aéroport.
« Je voulais travailler »
Soutenue à son arrivée par l’association russophone d’Eure-et-Loir, elle a bénéficié d'un logement, et a pu scolariser sa plus jeune fille. « Je voulais travailler et Irina Segur, la présidente de l’association, m’a présentée à l’ADMR, je lui en suis très reconnaissante », témoigne-t-elle.
Fibre sociale
Pourquoi l’aide à domicile ? D’abord parce que son métier n’existe pas en France : en Ukraine, elle conduit des machines dans une mine d’uranium. Ensuite, parce qu’elle s’est occupée de sa mère puis de sa belle-mère, une femme âgée et alitée, restée en Ukraine.