La Fondation des femmes et la Fédération des acteurs de la solidarité ont mené, avec « Un abri pour toutes », une recherche-action visant à sécuriser et à améliorer l’accueil des femmes dans des structures d’hébergement mixtes, en prenant en compte les violences qu’elles ont subies.
La rue plutôt que le centre d’hébergement d’urgence mixte : c’est le choix, ou le non-choix plutôt, qui s’impose à certaines femmes sans abri.
« Nous nous sommes aperçus qu’elles trouvaient des solutions souvent complexes et dangereuses pour éviter les structures mixtes où elles ne se sentaient pas en sécurité, ou mal accueillies », analyse Laura Slimani, responsable des programmes hébergement et précarité à la Fondation des femmes.
Une recherche-action
« Nous avons donc essayé de comprendre ce qui pouvait expliquer cette situation et comment nous pouvions y remédier ». C’est ainsi qu’est née « Un abri pour toutes », une recherche-action menée en partenariat avec la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui a donné lieu à un guide destiné à tous les acteurs de l’hébergement.
Dès 2018 et 2019, un premier audit a été réalisé dans trois centres d’hébergements d’urgence (CHU) volontaires - deux à Paris, un à Montreuil - suivi de la formation de professionnels sur place, d’une mise en réseau avec des associations spécialisées dans l’accompagnement des femmes, et d’un diagnostic spatial, effectué par l’association Genre et Ville.
Des femmes victimes de violences
Une étude menée en 2016 par l’Observatoire du Samusocial de Paris avait déjà montré que plus de 90 % des femmes vivant dans la rue avaient été victimes de divers types de violences (insultes, exploitations, viols…).
L'enquête de terrain d’« Un abri pour toutes » le confirme : 93 % des femmes hébergées interrogées ont connu au cours de leur vie des violences (à l’origine ou en raison de leur parcours d’errance). Et 55 % d’entre elles ne se sentent pas en sécurité le soir au sein de leur structure d’hébergement.
Peur de sortir de leur chambre
« Certaines nous ont expliqué qu’elles avaient peur de sortir de leur chambre la nuit pour aller dans les toilettes du couloir », précise Marie Cervetti, ancienne directrice du FIT (Une femme un toit) - structure accueillant de jeunes femmes victimes de violences sexistes ou sexuelles - et qui a participé à la formation de professionnels lors de la recherche-action.