« Nous perdons un proche, une bouée, un compagnon. » Dans son message publié sur Linkedin, le chef de rubrique de Lien social Ludwig Maquet salue ainsi la disparition de cette publication unique en son genre dans le paysage de la presse sociale.

Né voici 35 ans dans la région de Toulouse à l'initiative de travailleurs sociaux et de journalistes spécialisés, l'hebdomadaire Lien social a abordé tous les thèmes de l'action sociale – l'exclusion, le travail social, le handicap, etc. – sans oublier les questions de société comme le féminisme, la justice, les minorités, etc.

Il se définissait comme un journal totalement indépendant, fait par et pour les travailleurs sociaux, en relation avec les chercheurs. Tout ça avec beaucoup d'humour grâce aux dessins de Jiho. « Une revue qui me donnait des pistes de réflexion et la pêche pour continuer mon job », écrit la chroniqueuse Mélodie sur le site.

Ces dernières années, frappé de plein fouet par les difficultés de la presse écrite, Lien social devenu quinzomadaire était confronté à une situation fragile. Voici un an, l'entreprise était placée en redressement judiciaire. Malgré des efforts pour trouver de nouveaux lecteurs, le tribunal de commerce a décidé le 25 janvier la liquidation judiciaire après avoir constaté la persistance d'un lourd déficit financier.

Un adieu ou un au revoir ? « Après le deuil revient la vie, comme un phénix renaît de ses cendres. Il ne tient qu’à nous de construire le travail social de demain, de le réinventer sans perdre ses racines », avance Ludwig Maquet.