Au Cateau-Cambrésis, dans les Hauts de France, une trentaine de résidents sont accueillis dans une grande maison de campagne. Tous ont des parcours de vie tumultueux. Et un point commun : les addictions. Ici, ils ont deux ans pour reprendre pied après un sevrage, avec l'aide de travailleurs sociaux, et celle de leurs pairs.
Un portail ouvert dévoile un grand parc planté d’arbres majestueux. Dans le fond, la demeure se dessine : une maison cossue, ancienne propriété du patron de l’usine de carrelage voisine.
Attablés en plein air autour d’un café, une dizaine d’hommes tente de glaner les rayons d’un soleil capricieux ce matin-là. Dans quelques minutes, il sera l’heure du « morning ».
Une structure rare

Le rituel matinal permet à chacun de partager son état d’esprit, la qualité de sa nuit de sommeil, le programme du jour. Si la tension se devine sur certains corps par des jambes qui claquent ou des mains qui se nouent, l’ambiance générale est détendue, les rires et les blagues fusent.
Puis le silence s’impose, quand l’un parle de ses cauchemars, l’autre de son besoin d’être un peu seul.
Un point commun : l'addiction
Vingt-six hommes habitent dans cette communauté thérapeutique gérée par la Sauvegarde du Nord. Il existe seulement onze structures de ce type en France.
Si les parcours de vie demeurent très variés, tous partagent un point commun : ils ont souffert d’addiction, principalement à l’alcool ou aux drogues.
Stabilisation exigée
Certains viennent d’arriver, d’autres en sont quasiment à leur deuxième année. Pour avoir une place ici, le cahier des charges commun à toutes les communautés thérapeutiques impose d’être sevré et stabilisé, ainsi que d’avoir effectué plusieurs démarches de soins antérieures, en centre de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa), en cure ou en postcure.
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