Réduire la durée de l'indemnisation de l'assurance chômage « de plusieurs mois », ou encore ses montants, dès 2024 ? Au lendemain de l'évocation de ces nouvelles « pistes » de réforme par Gabriel Attal sur TF1, une certaine irritation s'est affichée, au congrès de l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas), le 28 mars au Havre.
« Furax » face à cette nouvelle perspective de « punition », Pascal Brice, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, demande ainsi : « Est-ce que nous allons accepter que la réponse à la crise sociale réside dans la punition généralisée », pointant aussi les heures d'activité demandées aux bénéficiaires du RSA, ou la remise en cause de la loi SRU ?
Au nom d'Alerte, Noam Leandri invite quant à lui à « remettre en avant la cohésion sociale plutôt que de stigmatiser les pauvres ». Et au moment où le Premier ministre cherche à réduire le déficit public, le président du collectif souligne le « bénéfice à investir dans la lutte contre la pauvreté » : son éradication coûterait en effet 11 milliards d'euros, contre deux à trois fois plus pour sa perpétuation.
Et puisque le ministre Bruno Le Maire veut mettre fin à l'État-providence, le sénateur socialiste Patrick Kanner, ancien président de l'Unccas, craint déjà de voir surgir un « Etat-pénitence ». Il prône, au contraire, « l'impôt juste, qui permet de répartir les richesses ».
Son successeur actuel, Luc Carvounas, retient au moins une bonne nouvelle : la ministre des Solidarités Catherine Vautrin vient d'accepter la rencontre demandée le 5 février face à l'aggravation de la pauvreté.
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