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Le Media Social - A chaque acteur du social son actualité

Interview28 juin 2024
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Avec l’extrême droite en Italie, "les politiques sociales ont été marginalisées"

Quel bilan social tirer du gouvernement de Giorgia Meloni, dirigeante post-fasciste parvenue au pouvoir en octobre 2022 ? Stefano Arduini, directeur de Vita, un media italien pour acteurs sociaux, décrit des budgets limités, et des politiques très verticales.

Comme le Media social, votre rédaction suit l’actualité pour les intervenants sociaux, en Italie… Après bientôt deux ans de gouvernement d’extrême droite et de droite, que retenez-vous donc de son action contre la pauvreté ?

Stefano Arduini La suppression du « revenu de citoyenneté », en 2023, a été une décision très contestée. Ce minimum social avait été introduit en 2019, alors qu’il n’en existait encore aucun en Italie. Et face au Covid, il avait permis de ne pas faire exploser la pauvreté dans ce pays !

Cette prestation, certes, n’était pas optimale : elle s’adressait aussi bien à des chômeurs qu’à des personnes incapables de travailler, par exemple pour cause de maladie mentale ou de dépendance. Et certains en abusaient.

Mais de là à l’annuler du jour au lendemain… Cela a mis en difficulté, particulièrement, les familles nombreuses pauvres, dans les zones urbaines du sud du pays.

De nombreux acteurs sociaux, pourtant, avaient fait des propositions pour améliorer cette prestation. Ils n’ont pas été pris en considération. Le tiers-secteur a été court-circuité. C’est une caractéristique du gouvernement Meloni : il a une approche très « top-down ».

Cette approche très verticale a été réitérée en matière de lutte contre la pauvreté ? 

S. A. Une carte d’achats, « Dedicato a te » (« dédié à toi », NDLR), a été proposée pour pouvoir se procurer des produits de première nécessité au supermarché. L’idée est un peu : « Je te donne de l’argent pour survivre, et ça suffit comme ça. »