Le relayage, ou baluchonnage, solution de répit de longue durée à domicile, est expérimenté en France jusqu’à fin 2023. Si l’avenir de ce dispositif importé du Québec reste incertain, et s’il souffre d’un manque de financement, il est plébiscité tant par les aidants que les auxiliaires de vie. Dans le Tarn, l’association de services à domicile Sérénitarn le développe depuis 2020 avec quatre relayeuses.
Ambiance paisible dans cette maison juchée sur les monts d’Alban, dans le Tarn. Baya Aït-Ouaret, relayeuse au sein de l’association Sérénitarn, est arrivée une heure plus tôt pour poser ses valises pendant cinq jours. C’est la troisième fois en trois ans qu’elle s’apprête à s’installer auprès d’Anne-Marie Pousthomis, 71 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Marin Pousthomis, son mari, aidant du quotidien, quittera le foyer pendant ce temps, pour s’accorder un peu de repos. « La première année, je suis allé en Bretagne, rencontrer la famille qui avait hébergé un de mes fils en stage, et la deuxième année je suis allé vers Béziers et Sète », raconte-t-il.
Grande dépendance
Des moments de respiration dans un quotidien entièrement tourné vers sa compagne, dont la maladie a été diagnostiquée vers l’âge de 60 ans, et dont l’état de santé s’est aggravé en 2020, après une crise d’épilepsie. Depuis, des aides-soignantes viennent trois fois par jour, et des auxiliaires de vie 40 heures par mois. Un maintien à domicile assumé malgré « une vie quasi végétative », donc une grande dépendance. « C’est mon choix. Elle m’aurait gardé à domicile si ça avait été moi. Je pense qu’elle sent qu’elle est chez elle », décrit Marin Pousthomis.
Une escapade
S’il y a forcément des loisirs ou des activités dont il se prive, il dit aussi s’appuyer sur ses trois fils, sa famille et des amis, et n’hésite pas à financer des heures supplémentaires avec des auxiliaires de vie pour assister à une fête de famille. Mais seul le relayage - ou baluchonnage - lui permet de s’offrir une escapade sur la durée, et surtout sereinement.