Supprimer l'allocation de solidarité spécifique (ASS), et faire basculer vers le RSA les quelque 300 000 chômeurs en fin de droits qui en bénéficiaient jusque-là, suscite évidemment des réactions.
Cette annonce faite par Gabriel Attal, dans le cadre de sa déclaration de politique générale le 30 janvier à l'Assemblée nationale, « aggrave la pauvreté », selon ATD Quart monde, qui estime « que les plus pauvres ne sont pas simplement oubliés de cette feuille de route, mais que leurs droits reculent davantage ».
« Le gouvernement lance un nouvel assaut contre l’assurance chômage et les droits des personnes privées d’emploi, poussées vers toujours plus de précarité », accuse le mouvement, qui conteste en outre la « généralisation du RSA sous conditions annoncée d’ici début 2025 », qui « accroîtra les pressions et contreparties sur les allocataires ».
La critique est rejointe, pour de tout autres raisons, par les Départements de France, qui ont appris « avec stupéfaction » ce basculement « sans la moindre concertation » de l'ASS, aujourd'hui versée par France travail (donc financée par l'État), vers le RSA, à la charge des collectivités. Avec un coût estimé à 2,1 milliards d'euros, « les départements ne pourront y faire face », au regard de leur actuelle « situation d'étranglement des finances » .
Quant à « l'expérimentation de France travail conduite dans 18 départements », elle « doit aller jusqu'à son terme avant d'envisager une généralisation du dispositif », estiment les Départements de France.
Lors de sa déclaration de politique générale au Sénat, le 31 janvier, Gabriel Attal a d'ailleurs apporté cette précision : les départements expérimentateurs seront « 47 le mois prochain ».
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