Depuis quelques jours, des propos fleurissent dans les grands médias, surtout télévisés, qui affirment que la société en fait trop pour sa frange de la population la plus âgée alors même que la jeunesse traverse une crise quasi existentielle. Certains se demandent s'il était bien raisonnable de vacciner en priorité les résidents des Ehpad alors que, selon leurs propos, « ils n'en avaient plus que pour quelques années. »
Ces discours choquent énormément les professionnels, les familles et évidemment les personnes âgées elles-mêmes. Le Collectif des directeurs d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (COD3S) qui vient de renouveler ses instances estime que c'est « l'honneur de la République de protéger nos aînés avec respect et dignité ». Le collectif défend le choix qui a été fait de prioriser la vaccination des plus fragiles : « Les formes graves touchent principalement les personnes âgées qui représentent la grande majorité des décès. Or, le désengorgement de nos hôpitaux est un préalable à la reprise d’une vie normale. » Il souhaite que cette vaccination soit étendue rapidement à tous les établissements d'hébergement sans oublier le domicile et le handicap.
Les directeurs se félicitent du contenu du rapport de Fabrice Gzil sur une approche éthique dans les Ehpad afin d’incarner le principe du « protéger sans isoler ». Quant aux familles, le COD3S estime qu'il est important de requestionner leur place dans les établissements afin de « restaurer la relation de confiance entre les citoyens et leur service public ». Il se déclare prêt à discuter avec les familles sur les mesures à mettre en place dans les établissements.