Devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, l’ancienne secrétaire d’État à l’Enfance s’est expliquée de ses retards à publier des décrets cruciaux sur la question des placements de mineurs en hôtel ou des taux d’encadrement dans les lieux d’accueil.
« C’est un moment important » qu’Isabelle Santiago introduit, ce 19 novembre au soir, à l’Assemblée nationale. La commission d‘enquête sur les « manquements des politiques publiques de protection de l’enfance », reconstituée depuis les législatives, n’avait encore jamais auditionné de ministre. Or ce soir, face à la rapporteure socialiste, c’est Charlotte Caubel qui vient prêter serment.
Des décrets à publier
La députée a bien des questions à soumettre à cette secrétaire d’État chargée de l’Enfance de mai 2022 à janvier 2024. Lorsque l'ancienne directrice de la PJJ avait été nommée dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, il lui revenait notamment d’appliquer la loi de protection des enfants du 7 février 2022.
Elle avait ainsi plusieurs décrets à publier, et notamment celui sur « l’interdiction des hôtels » pour les jeunes de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Isabelle Santiago aimerait bien comprendre « ce qui a pu bloquer ».
À ses interrogations, la socialiste ajoute une remarque plus « générale » : avec les alertes successives lancées dès la rentrée 2023, depuis le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE) jusqu’au Haut conseil du travail social, « tous les faisceaux étaient au rouge ».
« Pour autant, on n’a pas réussi à avoir de plan à la hauteur », s’étonne la rapporteure. En étant placée directement auprès de la Première ministre, n’a-t-elle donc pas « eu le pouvoir politique d’influencer (ses) camarades de gouvernement » ?