Nommée en septembre directrice de la Protection judiciaire de la jeunesse, Charlotte Caubel aborde "sereinement" les prochains débats sur le Code de la justice pénale des mineurs - ainsi que ce nouveau confinement, aux effets limités dans ses services.
Vous avez été nommée à la tête de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) en septembre, soit quelques semaines avant le reconfinement… Comment gérez-vous cette deuxième vague de la pandémie ?
Charlotte Caubel Le garde des Sceaux a pu le constater, en se rendant dans notre centre de Savigny-sur-Orge le 9 novembre : pour ce nouveau confinement, nos services tournent à plein, dans le respect des règles sanitaires. Et nous parvenons à maintenir l’activité partout, même si nous sommes en tension par endroits, comme dans nos régions Centre-Est (Auvergne-Rhône-Alpes, NDLR) ou Grand-Nord, où plusieurs mineurs hébergés ont été atteints, ainsi que des professionnels, particulièrement au sein des services du milieu ouvert.
Quelles leçons ont pu être tirées du premier confinement ?
C.C. L’Inspection générale de la justice a justement rendu un rapport sur l'organisation du ministère : elle a salué l’organisation et la réactivité de notre direction, et a relevé que nous n’avions pas eu besoin de procéder à des injonctions pour remplacer les personnels absents. En fin de compte, il nous a été proposé de laisser plus de souplesse à nos directions interrégionales et territoriales, afin qu'elles s'organisent en fonction du contexte local !
Le premier confinement était donc simple pour vos équipes ?
C.C. Sur le terrain, c’était compliqué, comme dans les autres établissements et services sociaux. Nos éducateurs de milieu ouvert, au printemps, ont vu leurs interventions réduites de facto, et ont dû maintenir un contact avec les enfants, par téléphone notamment. Nos équipes ont pu montrer toutes leurs capacités créatives !
Depuis, des milliers d’ordinateurs ont été déployés pour les différents personnels du ministère de la Justice, ce qui a permis de rattraper un certain retard en ce domaine et d’étendre le télétravail, pour les missions qui s’y prêtent. Et j’ajoute que les équipes de la PJJ se renforcent, elles aussi, avec 250 titulaires supplémentaires depuis 2018 et 86 contractuels en 2020.