Claude Alphandéry s'est éteint à 101 ans après une vie – ou plusieurs vies – de combats courant du XXe siècle au début du XXIe. Engagé dans la Résistance dès l'âge de 20 ans, devenu responsable des FFI dans la Drôme et l'Ardèche, il fut alors apprécié pour ses qualités de rassembleur entre communistes et gaullistes.

Après la guerre, il milite au Parti communiste avant d'entrer à la Banque de la construction et des travaux publics puis à la Caisse des dépôts. Ayant rejoint le Parti socialiste dans les années 70, il en devient l'un des experts économiques.

D'autres combats l'éloignent de la sphère politique pour plonger dans la société civile. Il crée l'association France Active qui appuie les entreprises solidaires créatrices d'emplois. En 1991, il devient président du nouveau Conseil national de l'insertion par l'activité économique au sein duquel il se fait l'avocat de l'économie sociale et solidaire (ESS).

En 2011, avec son ami Stéphane Hessel, il lance un appel au rassemblement autour de l'ESS et crée le think tank Le Labo de l'ESS dont il prend la tête avant d'en devenir Président d'honneur. Cet organisme va participer à la préparation de la loi sur l'ESS de 2014.

« Grand résistant, il nous laisse sa combativité, son espérance dans les heures sombres, son désir d'agir, d'entreprendre, de combattre comme si nous ne pouvions pas échouer », lui rend hommage Hugues Sibille, actuel président du Labo de l'ESS.