Pourquoi le travail social largement féminisé est-il aussi peu reconnu ? Lors d'une table-ronde proposée par la Fédération des acteurs de la solidarité, une chercheuse a montré combien les "exigences organisationnelles" ne sont pas ou très faiblement reconnues dans le travail social. Il faut davantage comparer des métiers féminisés et masculinisés.
8 mars après 8 mars, la question est reposée : pourquoi le travail social qui, de l'avis de tous, requiert des compétences très variées, n'est pas « récompensé » à sa juste mesure en matière de rémunération, de reconnaissance sociale et conditions de travail ? Dans la mesure où ces métiers sont très largement féminisés (parfois à plus de 90 %), la question se pose de savoir si cette situation est liée au genre ou à la nature de ces métiers.
Pas les mêmes jouets entre garçons et filles
Dans la foulée du 8 mars, la Fédération des acteurs de la solidarité a organisé une journée de débats, le 12 mars, autour des enjeux de la précarité au féminin. L'une des tables rondes mettait davantage le focus sur les professionnelles avec ce titre : « Travail social : secteur féminisé, mal rémunéré, mal considéré ».
Pour Mahaut Chaudouët, rapporteure pour le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, les racines de la sous-valorisation de ces métiers sont d'abord à chercher dans l'éducation différenciée selon les sexes. « Les filles ont souvent des jouets d'imitation (faire la maman, la cuisine, s'occuper du bébé) alors que les garçons sont davantage stimulés par des jeux qui sollicitent leur créativité, explique-t-elle. Et les garçons sont simplement 3 % à avoir eu pendant leur enfance une poupée. »