La publication du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) sur le lien entre transition écologique et inclusion sociale tombe à pic. En effet, la montée des prix de l'énergie et les adaptations nécessaires dans les modes de vie liées au dérèglement climatique sont souvent présentées comme des activeurs du vote RN.
Comme le rappelle le CNLE, « les populations les plus précaires polluent moins que les plus riches et sont surexposées aux risques environnementaux. » On estime que les 10 % de ménages au niveau de vie le plus élevé ont une empreinte écologique 2 à 2,5 fois plus importante que les 10 % de ménages les plus modestes.
Ces derniers sont « exposés à un cumul de contraintes » d'ordre économique et social auxquelles s'ajoute désormais la contrainte environnementale. Alors qu'il araît difficile aux plus modestes de gérer l'ensemble de ces défis, le CNLE formule diverses recommandations pour rendre l'adaptation soutenable pour tous.
Selon le conseil, il faut « lier la transition écologique à une logique de réduction des inégalités ». Il importe également de faire systématiquement une évaluation des impacts sociaux des mesures écologiques.
Le CNLE propose en outre de travailler sur des tarifications énergétiques adaptées qui pourraient prévoir des mécanismes de compensation des retombées sociales négatives. Pour mener tous ces chantiers, insiste le CNLE, la puissance publique doit fortement s'impliquer.