Dans une contribution diffusée le 9 mai, la Haute Autorité de santé (HAS) accompagne les professionnels du secteur pour préserver l'équilibre entre protection et autonomie des personnes accompagnées pendant la crise sanitaire.
Moins de trois semaines après avoir annoncé s'auto-saisir pour outiller les acteurs du secteur dans le cadre de la crise sanitaire, la commission sociale et médico-sociale de la Haute Autorité de santé (HAS) vient de rendre sa copie. La première contribution est centrée sur la préservation de l'équilibre entre, d'une part, la protection et, d'autre part, l'autonomie des personnes accompagnées par une structure sociale ou médico-sociale.
Elle publie aussi deux autres contributions dédiées aux mesures barrières et à la qualité du lien dans le secteur et à l'accompagnement de la fin de vie.
Adapter les pratiques
L’exercice concret des droits fondamentaux (participation de la personne à son projet d'accompagnement, recherche de son consentement éclairé, etc.) « a nécessité des adaptations et des évolutions de pratiques, notamment pour continuer de faire vivre le principe d’une démarche participative des personnes à leur accompagnement », explique la HAS.
Ces adaptations des pratiques sont abordées par sa contribution à travers trois thématiques, chacune ayant conduit à des propositions d'actions :
- la prise en compte de la parole de la personne ;
- l'assurance d'une co-construction des projets et décisions ;
- le maintien des liens sociaux.
Priorité à la parole
Le respect de l'équilibre entre protection et autonomie/autodétermination repose essentiellement sur la prise en compte de la parole directe de la personne. Il s'agit de la « condition nécessaire au développement des capacités/habiletés des personnes à faire des choix et à prendre des risques raisonnés ». Pour cela, la personne doit être informée de façon adaptée sur la crise sanitaire et pouvoir exprimer ses besoins et attentes. L'entourage (proches, aidants, professionnels) doit également être entendu.
En parallèle, les professionnels doivent être mis en mesure de partager et faire remonter les difficultés qu'ils rencontrent pour répondre aux usagers ou pour les accompagner.
Co-construire les décisions
Autre facteur essentiel au maintien de l’autonomie et au principe d’autodétermination des personnes : la co-construction des projets et décisions (laquelle favorise en outre l'adhésion des intéressés). Cette thématique est découpée en trois axes d'actions par la HAS :
- expression des besoins et attentes des personnes (discuter des impacts de la crise sanitaire sur les projets de vie individuels...) ;
- adaptation de l'environnement (proposer de nouvelles formes d'organisation...) ;
- organisation de l'accompagnement (permettre la continuité de l'accompagnement et des soins à domicile par exemple).
Maintenir le lien social
Enfin, les liens sociaux doivent être maintenus : favoriser les relations avec les proches, renforcer celles avec les autres personnes accompagnées par la structure. « Et lorsque des sorties sont possibles, il est alors essentiel que les professionnels soutiennent les personnes pour favoriser leur liberté d’aller et venir », précise la HAS.
Illustrations pratiques
La dernière partie de la contribution propose un recueil d'expériences et de pratiques inspirantes mises en œuvre dans l'urgence par les professionnels des structures. Des liens vers des outils pratiques sont également disponibles.
Ainsi, des conférences téléphoniques et visioconférences ont été organisées afin de permettre aux personnes d’échanger, dans le cadre de la participation.
Autre exemple, concernant cette fois le maintien de la continuité de l'accompagnement à domicile : des relais entre travailleurs sociaux et travailleurs handicapés confinés ont été mis en place pour assurer la livraison quotidienne de repas à domicile.