Le ministère des Solidarités et de la Santé a délivré ses recommandations aux assistants familiaux accueillant des enfants et des jeunes au titre de la protection de l’enfance. Les droits de visite des parents vont être aménagés ou suspendus.
Depuis le début de la crise sanitaire, nombre de professionnels du secteur social ont reçu des consignes pour faire face au quotidien à cette situation exceptionnelle. Les assistants familiaux étaient, pour leur part, toujours dans l'attente, alors que le confinement peut s'avérer problématique à plusieurs égards, notamment en matière de droits de visite des parents.
Le ministère des Solidarités et de la Santé leur a finalement adressé, ce 24 mars, une fiche d'informations et de recommandations.
Poursuivre l'accueil durant l'épidémie
Le document s'adresse aux assistants familiaux qui accompagnent des jeunes de moins de 21 ans. Il insiste sur le fait que l'accueil doit être poursuivi pendant toute la durée de l’épidémie. L'intérêt de l'enfant doit, par ailleurs, continuer à guider chaque décision qui concerne le jeune.
Activités et école à la maison
Au quotidien, et pour pallier la fermeture des établissements scolaires, l'assistant familial peut organiser des activités à l’intérieur ou, le cas échéant, à l’extérieur si le lieu d’habitation le permet dans le respect strict des consignes sanitaires.
L'« école à la maison » doit aussi être assurée, « mais avec une attention renforcée pour ces enfants qui peuvent être déjà confrontés à des difficultés scolaires ». En cas de problème, l’assistant familial doit en référer au responsable du service de placement familial, qui répercutera l'information sur la direction départementale des services académiques et le conseil départemental.
Droits de visite aménagés ou suspendus
Le confinement pose aussi question s'agissant des droits de visite – qu'ils soient médiatisés ou non – et d’hébergement des parents. À ce titre, le ministère précise que le service de placement doit demander à l’autorité judiciaire un aménagement des droits de visite et d’hébergement après information du service départemental de l’ASE.
Les visites des parents pourront être aménagées par l’assistant familial en lien avec son employeur et le service de l’ASE, notamment en les limitant à des entretiens téléphoniques ou en visioconférence lorsque cela est possible, notamment en fonction de l’âge de l’enfant.
Quand un aménagement n'est pas envisageable, les visites seront suspendues. Dans ce cas, l'ASE informera les parents dont les droits de visite et d’hébergement sont suspendus et leur proposera, lorsque cela est possible et toujours en lien avec le référent éducatif de l’enfant, d’autres moyens de communication pour maintenir le lien.
En cas de symptômes…
La fiche détaille également la conduite à tenir par l'assistant familial si un des enfants accueillis présente des symptômes pouvant faire penser qu’il est atteint par le Covid-19. Dans une telle hypothèse, l'isolement du jeune, pour une durée fixée par le médecin, est demandé. Les parents doivent être informés par le service de l’ASE.
Si c'est l'assistant familial qui présente des symptômes, il est alors tenu d'en informer immédiatement son employeur.
Permanences téléphoniques et astreintes
Le ministère précise également que les assistants familiaux doivent pouvoir disposer d'un soutien. Les employeurs sont ainsi invités à leur fournir un accompagnement et des liens réguliers afin de leur apporter « l’appui et les aides nécessaires dans un contexte de confinement ».
Ces interventions doivent être prévues par les plans de continuité des services de l'ASE et des services de placement. Elles prennent la forme de permanences téléphoniques et d'astreintes, notamment le week-end et en soirée, pour appuyer les assistants familiaux dans l’accompagnement quotidien des enfants. « La permanence téléphonique journalière peut par exemple prendre appui sur une équipe pluridisciplinaire (psychologue, éducateur…) à destination des professionnels, des enfants et jeunes accueillis ainsi que des parents », est-il précisé.
Mobilisation de professionnels extérieurs et de bénévoles
Le conseil départemental doit également se rapprocher des services de l’État pour « mobiliser les ressources du territoire afin de permettre et de favoriser un appui aux assistants familiaux ».
Concrètement, cela peut passer par le renfort de professionnels et de bénévoles pour des activités éducatives, sportives ou de loisirs, organisées à distance. Des actions en lien avec des associations et des entreprises peuvent aussi être envisagées pour épauler les assistants familiaux dans les actes de la vie quotidienne, notamment en matière d'achats alimentaires, d'entretien ou encore de repassage.