Maintien au domicile, réduction d'activité des Esat, adaptation du fonctionnement des MDPH... Plusieurs mesures sont annoncées par Sophie Cluzel pour limiter les risques d'exposition des personnes handicapées au coronavirus.
Dans la foulée du passage de la France au stade 3 de l'épidémie du coronavirus, la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a actualisé le 15 mars 2020 ses recommandations à destination des personnes handicapées, particulièrement exposées à des complications de santé. Elle a également envoyé ses directives aux maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), dont l'activité continue mais selon des modalités adaptées.
Maintien au domicile
Le principe est le maintien des personnes handicapées à leur domicile, celui-ci étant entendu au sens large : domicile personnel ou du proche aidant, structure d'hébergement médico-sociale, habitat partagé.
Néanmoins, pour les personnes ne pouvant rester chez elles, des solutions d’accueil temporaire peuvent être mobilisées, indique la secrétaire d'État sans plus de précisions.
Accueil en externat et en internat
S'agissant des enfants et adultes handicapés accueillis en externat dans les établissements et services médico-sociaux (ESMS), ceux-ci doivent organiser « sans délai » (ce 16 mars au plus tard) un service minimum d'appui aux familles.
Les internats accueillant à temps complet des enfants et des adultes en « situation complexe » sont maintenus en fonctionnement.
Sorties et visites interdites
Afin de faire barrière à la propagation du virus, dans les structures médico-sociales, les sorties collectives et individuelles sont suspendues (sauf, pour ces dernières, celles « strictement nécessaires avec avis médical »).
Les visites sont interdites au sein de ces structures, sauf autorisation exceptionnelle.
Réduction d'activité des Esat
S'agissant des établissements et services d'aide par le travail (Esat), ils sont appelés à réduire dès à présent leurs activités au strict minimum, les mises à disposition et les unités de travail « hors les murs ». Ce, tout en « tenant compte des spécificités de cette activité professionnelle ». Les professionnels d'Esat ainsi libérés sont appelés à venir renforcer les capacités d’accompagnement des personnes en situation de handicap maintenues à domicile.
Du point de vue économique, Sophie Cluzel précise que des mesures d'accompagnement sont mobilisables immédiatement, tels que délais de paiement des échéances sociales et fiscales, remise d’impôt et rééchelonnement des crédits bancaires.
Centres de rééducation professionnelle
Enfin, les centres de rééducation professionnelle et de pré-orientation sont fermés, la formation à distance devant être mise en place chaque fois que possible. Comme pour les professionnels des Esat, les professionnels rendus disponibles « restent mobilisés pour soutenir les autres accompagnements et accueils nécessaires ».
Activité adaptée pour les MDPH
S'il « convient en priorité de limiter les risques d'exposition au virus des personnes en situation de handicap », il est également nécessaire d'assurer une continuité de service auprès de celles-ci, afin d'éviter toute situation de ruptures de droits. C'est pourquoi les modalités de fonctionnement des MDPH sont adaptées.
Parmi les mesures prises :
- l'accueil physique dans les MDPH est suspendu, sauf pour les accueils sur rendez-vous justifiés par une situation d'urgence ;
- l'accueil téléphonique est renforcé ;
- un suivi à distance des demandes est organisé (mail, téléphone...) ;
- un circuit de traitement court est mis en œuvre pour accompagner les retours au domicile de personnes jusque-là accueillies en établissement médico-social (les demandes de prestations de compensation du handicap doivent dans ce cas être traitées sans délai).
Coordination départementale
Afin de faciliter l'organisation de cette continuité, une coordination doit être mise en place dans chaque département entre les représentants de l'État, du département et des MDPH.