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Article13 mai 2020
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Covid-19 : appliquer les mesures barrières tout en maintenant le lien social

La Haute Autorité de santé diffuse, dans une contribution du 9 mai à destination des professionnels, ses recommandations pour aider les publics vulnérables à s'approprier les mesures barrières, tout en veillant à maintenir le lien social.

La lutte contre l'épidémie de Covid-19 a nécessité la mise en place de mesures parfois contraignantes : mesures d'hygiène, confinement, distanciation physique et sociale... La compréhension et l'appropriation de ces mesures par les personnes accompagnées par une structure sociale et médico-sociale peuvent présenter des difficultés. C'est pourquoi la Haute Autorité de santé (HAS) présente, dans une contribution du 9 mai 2020, des repères et conseils aux professionnels afin d'adapter leurs pratiques pour « favoriser l’apprentissage et l’application des mesures barrières, notamment auprès des personnes ayant des troubles cognitifs et psychiques, tout en veillant à maintenir la qualité du lien social et à mobiliser en continu les ressources et habiletés des personnes ».

Après celle sur la conciliation entre protection et autonomie, il s'agit de la deuxième contribution issue de la méthode rapide d'évaluation mise en place par la commission sociale et médico-sociale de la HAS.

Informer sur les mesures barrières

Avant que les personnes vulnérables puissent s'approprier les mesures barrières (lavage des mains, distanciation sociale...), la HAS identifie des pré-requis en matière de conditions matérielles et environnementales : les besoins fondamentaux des personnes doivent être pourvus (nourriture, logement, accès à l'hygiène...), les conditions d'accueil, d'hébergement et de logement doivent permettre la mise en place des mesures barrières, etc.

Il est en outre nécessaire que les professionnels soient formés à ces mesures, pour pouvoir aider les usagers à se les approprier et à les respecter. La HAS prône ainsi de proposer des « temps formalisés collectifs ou individuels » pour délivrer aux professionnels des informations précises et actualisées sur le virus.

Ceux-ci doivent ensuite délivrer une information claire et adaptée aux personnes accompagnées (par exemple, communiquer sur ce que la personne doit et peut faire pour se protéger plutôt que sur les interdits, montrer très concrètement les mesures barrières comme le lavage des mains, etc.).

Une proximité parfois inévitable

« Il est important de ne pas limiter la proximité physique aux seuls actes de soins sous peine de "chosifier la personne" », prévient la HAS. En effet, pour certaines personnes très dépendantes, « la qualité de la relation avec l’aidant (professionnel et familial) est essentielle pour le maintien et le développement de leur autonomie et bien-être ». De même, des gestes affectueux ou d'apaisement (pour les jeunes enfants ou les personnes souffrant d'angoisse) sont parfois indispensables. Sans compter que le contact est parfois inévitable lorsque le toucher compense le déficit d'un autre sens, comme par exemple pour les personnes présentant une déficience visuelle.

Le contact ou la proximité physique peut ainsi être maintenu pour certaines personnes ou à certains moments de l'accompagnement. « Le rapport entre les bénéfices et les risques est à apprécier individuellement », les facteurs de risque propres à la santé de chaque professionnel étant à prendre en compte.

Maintenir les liens sociaux

Pour le cas général, le lien social peut être maintenu à distance (téléphone, visioconférence). La HAS liste par ailleurs des actions à mettre en place pour favoriser le lien social entre pairs (activités sociales adaptées et coanimées par les personnes, groupes de soutien ou d'entraide, etc.).

Le numérique est particulièrement utile pour garder le contact avec l'extérieur. Encore faut-il disposer de l'équipement et des compétences nécessaires à son utilisation. Le document de la HAS préconise donc de familiariser les professionnels aux outils numériques, d'en faciliter l'accès aux usagers et de les accompagner dans leur pratique.

Évaluer l'impact des mesures barrières

Enfin, afin de « prévenir les risques d’apparition ou d’aggravation de troubles de santé (somatique et psychique) et du comportement, ainsi que de la diminution de l’autonomie et de la dégradation de la qualité de vie de la personne », la HAS recommande aux professionnels de réaliser une évaluation régulière de l'impact des règles de confinement et de déconfinement pour chaque personne accompagnée.

Celle-ci peut conduire à l'adaptation individuelle des règles et fonctionnements mis en place. La personne doit être partie prenante du processus de décision (ou son représentant légal quand elle ne peut exprimer ses choix). Cette participation de l'intéressé fait l'objet d'une contribution distincte de la HAS.

VirginieFLEURY
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