En misant sur l’intérim, les CDD ou les colonies de vacances, les cadres du secteur s’efforcent, tant bien que mal, d’assurer la poursuite de l’activité, notamment en établissement. Mais les palliatifs trouvés sont déjà menacés par la septième vague de Covid-19.
Avant même le retour de la canicule, ce mois de juillet fait déjà transpirer certains professionnels de la protection de l’enfance. « Je connais une famille d’accueil à qui on a confié 11 enfants pour cet été, alors qu’elle n’est agréée que pour 4 places », rapporte Annick Moine, la présidente de la Fédération nationale des assistants familiaux (Fnaf). « C’est inadmissible ! Une famille d’accueil n’est pas un établissement. J’espère que cela se passera bien pour elle... »
La raison de ce sureffectif ? Comme cette assistante familiale dans l’Orne le rappelle, on compte « de plus en plus de démissions dans la profession », qui accueille pourtant plus de 40 % des jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE). Dès lors, pour permettre à certains de prendre, enfin, leurs vacances d’été, d’autres doivent bien assurer le relais – et se retrouver ainsi surchargés. « Avant la situation était grave, maintenant c’est pire », se désole Annick Moine.
Un « été de tous les dangers »
En établissement aussi, un « été de tous les dangers » peut s'annoncer, comme s'alarme Marianne Antunes, directrice de maison d’enfants à caractère social (Mecs) à Rognac (Bouches-du-Rhône). Il lui manque, en effet, encore cinq recrues pour compléter ses 45 postes actuels, en équivalent temps plein. Or ses employés fidèles ont bien besoin de congés.