Déléguée générale de l’Unaforis pendant onze années, Diane Bossière laisse, avant la retraite, plusieurs pistes pour l’avenir, afin de raviver l’attractivité des centres de formation au travail social. Les solutions, selon elle, dépendent aussi des employeurs ou des politiques.
Vous quittez l'Unaforis (Union nationale des acteurs de formation et de recherche en intervention sociale), au moment d'une crise des vocations pour le travail social. Que pouvez-vous conseiller à vos successeurs, pour faire revenir des candidats dans les centres de formation ?
Diane Bossière Les formations sociales sont un bien collectif, dont sont responsables un très grand nombre d’acteurs. Il serait inopérant de vouloir faire porter la responsabilité de leur perte d’attractivité aux seuls centres de formation. Ne parlons pas seulement des diplômes d’État au travail social : les jeunes peuvent aussi vouloir s’investir dans le secteur en visant l’un des nombreux autres titres et certifications existants. Et si un certain nombre d’avancées dépendent bien des établissements, d’autres sujets structurels relèvent de tout autres acteurs, des ministères aux conseils régionaux en passant par les employeurs.
La responsabilité de la perte d’attractivité est-elle à chercher du côté de Parcoursup, la nouvelle voie d’accès aux écoles de travail social ?
D. B. Ce serait une grave erreur de l’associer à un désintérêt pour les formations au travail social ! Parcoursup a au contraire été un facteur de visibilité pour les diplômes post-bac, même s’il a des limites et des effets pervers.
Pour bien mesurer l’attrait actuel pour les formations sociales, il faudrait d’ailleurs cumuler tout ce qui est proposé à travers Parcoursup. À nos diplômes d’État, ajoutons le large choix de bachelors, de licences universitaires, ou encore de diplômes d’animation : je ne pense pas que les chiffres soient alors dérisoires.
Pour leur part, que peuvent donc faire les établissements de formation au travail social, pour attirer des candidats ?