Interdire toute consommation de drogue dans les établissements "constitue un facteur supplémentaire d’exclusion", selon la Fédération des acteurs de la solidarité et la Fédération addiction, qui en appellent à une dépénalisation ainsi qu'à la réduction des risques.
Le principe est cher au secteur de l’accueil, de l’hébergement et de l’insertion (AHI) : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence. »
Si cette logique de l’inconditionnalité demeure inscrite dans la loi, et jusqu’ici sans réserve, bien des établissements l’assortissent toutefois d’une exception, dans leurs propres règlements : l’accès y est « encore aujourd’hui trop souvent conditionné à l’abstinence », comme le déplorent de concert la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et la Fédération addiction (FA), dans un plaidoyer commun paru en décembre 2023.
Or une telle limitation « ne correspond pas à la réalité du public et constitue un facteur supplémentaire d’exclusion », estiment les deux organisations, dans leur publication intitulée « Addiction et précarité ».