Alors qu'elle enregistre un déficit inédit de près de 38 millions d’euros, APF France handicap lance un plan de retour à l’équilibre. Ce programme prévoit la suppression de plus de 300 postes au sein des fonctions support mais également une réorganisation du travail dans les établissements médico-sociaux. Explications de Serge Widawski, directeur général de l’association.
Le 8 octobre, APF France handicap a convoqué une réunion extraordinaire de son comité social et économique (CSE) central pour présenter les premières orientations d'un projet de plan de retour à l'équilibre.
Ce jour-là, la CGT et FO ont appelé les salariés à la grève pour contester les suppressions de postes envisagées. Selon FO, près de 150 salariés étaient mobilisés devant le siège de l'association à Paris et « des centaines d'autres dans toute la France ».
Comment APF France handicap en est-elle arrivée à ce déficit record de près de 38 millions d’euros ?
Serge WidawskiNous avons commencé à être déficitaires, de façon modérée, pour la première fois en 2022. Mais la période post-Covid a complètement changé la donne. Les revalorisations Ségur-Laforcade ont en effet conduit à faire plonger nos comptes en raison du manque de financement des pouvoirs publics.
Une grande partie de nos établissements du secteur « adulte » fonctionne en effet grâce aux crédits des départements qui n’ont pas couvert les augmentations salariales. Cela a engendré une perte de 10 millions d’euros (M€) auxquels s’ajoutent, plus récemment, 6 M€ liés aux derniers oubliés du Ségur.