La décision avait été annoncée en novembre dernier à l'issue d'un comité de transformation de l'action publique, elle est désormais inscrite dans les textes : la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) relève désormais du ministère de l'Intérieur et non plus des services du Premier ministre.
Un décret, paru ce 16 juillet au Journal officiel, acte le placement de la mission sous l'autorité du secrétaire général du comité interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation de la place Beauvau.
Le gouvernement assure que la Miviludes conserve « l’intégralité des missions d’observation, de coordination des actions de prévention et de lutte, de formation, d’information du public et de mise en œuvre de l’aide aux victimes du phénomène sectaire ».
Les acteurs du secteur et les associations d'aide aux victimes n'en sont pas moins inquiets. Le Centre national d'accompagnement familial face à l'emprise sectaire (Caffes) craint notamment que le rattachement de la Miviludes à la cellule radicalisation fasse « nécessairement passer au second plan, en les occultant, toutes les autres dérives sectaires de plus en plus actives dans le pays ».
Selon l'Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (Unadfi), « l’absence d’une instance gouvernementale clairement identifiée aurait pour conséquence l’abandon de la nécessaire vigilance des pouvoirs publics sur le phénomène sectaire, minimiserait la dangerosité de l’emprise et donnerait carte blanche aux partisans de la "liberté d’asservir" ».