Alors que se prépare l'expérimentation du RSA sous condition d'activité, voulue par le ministre Olivier Dussopt pour 2023, la Drees montre, dans une étude publiée en janvier, combien les bénéficiaires de ce minimum social sont loin d'obtenir tous les accompagnements auxquels ils aspireraient.
Leurs besoins ne manquent pas. Ainsi, parmi les allocataires de 2017 se trouvant au chômage à la fin 2018, les deux tiers déclarent « être freinés dans leurs démarches de recherche d'emploi ». Le « principal » obstacle cité est d'abord l'absence de moyen de transport (pour 23 %), devant la santé (20 %) ou le coût des transports (8 %).
Or parmi tous les bénéficiaires du RSA de 2017, 61 % déclarent ne pas avoir obtenu au moins un accompagnement, social ou professionnel, dont ils auraient pourtant eu besoin. L'enquête de la Drees en livre des détails instructifs : dans la seule catégorie des allocataires se trouvant au chômage en 2018, 23 % ont souhaité, en vain, au moins une aide pour un problème de mobilité, et 21 % pour une question de logement.
Du reste, elle relève que ces bénéficiaires ont « une connaissance limitée » de leurs « droits et devoirs », ce qui conduit « à s'interroger sur la réalité de l'accompagnement proposé et sur son adéquation au regard des besoins » pourtant « exprimés par les bénéficiaires ».
Dans une autre publication, la direction statistique des ministères sociaux montre que les bénéficiaires du RSA ont un accès à l'emploi relatif. Parmi ceux de la fin 2018, « 15 % ont un emploi à cette date », et 39 % en obtiennent un en 2019. Le plus souvent « peu qualifié, le travail des bénéficiaires du RSA se caractérise aussi par une forte précarité ».
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