S’investir en politique lorsqu’on est handicapé est un challenge difficile à relever. Mis en lumière par l'association Handéo dans une récente étude, ce constat est partagé par les élus handicapés qui ont témoigné, le 31 janvier, lors des 40e Rencontres de l’Association pour la promotion de l’accessibilité (Apact).
Principal obstacle selon eux ? Le manque d’aide financière permettant aux candidats handicapés de faire campagne et, une fois élu, d’exercer leur mandat. « Il est anormal qu’une compensation du handicap ne soit pas encore mise en place au niveau national pour l’exercice de responsabilité dans la vie politique », a ainsi alerté Audrey Hénocque, première adjointe au maire de Lyon et tétraplégique. Elle rappelle que, dans le monde du travail, cette compensation via des aménagements est prévue par la loi, « ce qui n’existe pas pour les élus ».
Elle réclame, à l’instar de Matthieu Annereau, conseiller municipal à Saint-Herblain (44) et président de l'Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP), la création d’un fonds national dédié à ces compensations.
Cette demande rejoint les préconisations d’Handéo, qui, dans son rapport, préconise de déplafonner le remboursement des frais de campagne pour les besoins supplémentaires liés au handicap. L’association doit d’ailleurs prochainement rencontrer le cabinet de la secrétaire d’État Sophie Cluzel, pour lui présenter ses recommandations.