À Toulouse, la prévention spécialisée doit s’adapter à la hausse de l’embrigadement des jeunes dans le trafic de stupéfiants. Pour Yannick Dignac, directeur des jeunesses à Toulouse Métropole, cette mission de protection de l’enfance tient un rôle important, entre accompagnement éducatif, veille sociale et alerte des pouvoirs publics.
Comment le trafic de stupéfiants percute la prévention spécialisée à Toulouse ?
Yannick DignacNous accompagnons 1 600 jeunes, dont les deux tiers sont de près ou de loin pris dans des dynamiques liées au trafic de stupéfiants. En dix ans, le trafic artisanal est passé à un trafic industrialisé, avec des territoires criminellement organisés, une organisation de type mafieux et tous les effets sur l'économie parallèle : le blanchiment, l'hébergement, la construction d'un modèle alternatif de société.
On retrouve dans l’embrigadement des jeunes la même dynamique que l’embrigadement de type religieux ou identitaire. Notre mission de protection de l'enfance doit s'adapter à ces nouvelles marginalités sur les territoires, en faisant preuve d'agilité face à leurs mutations.
Comment travaillez-vous ?
Y. D.L’originalité à Toulouse, c’est notre modèle de mission de service public organisée en régie directe, transférée du conseil départemental vers l’agglomération Toulouse Métropole dans le cadre de la loi NOTRe en 2017.