La délégation aux droits des femmes du Sénat formule une vingtaine de recommandations pour mieux repérer les femmes sans abri, leur assurer une offre d'hébergement "à la hauteur de leurs besoins" et les accompagner davantage dans l'accès à leurs droits.
« Les femmes à la rue se rendent invisibles, elles se cachent pour échapper aux violences, elles se fondent dans la masse pour ne pas constituer une proie ». Afin de « rendre visible l'invisible », la délégation aux droits des femmes du Sénat a choisi de mettre en lumière, dans un rapport adopté le 8 octobre, les difficultés et traumatismes auxquels ces femmes sont confrontées.
120 000 femmes sans domicile
En 2024, environ 120 000 femmes sont sans domicile (c'est-à-dire sans logement personnel), sur un total de 330 000 personnes. Ainsi, « chaque soir, environ 3 000 femmes et près de 3 000 enfants sans abri passent la nuit dans la rue », déplorent les rapporteures, parmi lesquelles l'ancienne ministre Laurence Rossignol.
Il s'agit toutefois de « données incomplètes », les opérations de décompte des femmes sans abri étant rendues complexes par « les stratégies d’invisibilisation que celles-ci adoptent afin de ne pas s’exposer aux violences de la rue (mobilité extrême, dissimulation dans des espaces clos, apparence soignée ou au contraire repoussante…). »