À Rouen, l’association La Case Départ et son dispositif « Un Toit vers l’Emploi », entendent innover dans la réinsertion des personnes sans abri. D’abord en les logeant, sans condition, dans une tiny house. Puis en leur proposant un accompagnement personnalisé, à leur rythme, avec l’aide d’un large réseau de partenaires.
Mars 2023. Rouen, quartier de la Luciline. Chaussons au pied, trousseau de clés en main, un grand gaillard, la soixantaine, tatouages aux bras et grosses bagues tête de mort aux doigts, nous attend au portail de sa maison.
Enfin, de sa tiny house plus exactement (micromaison en français), comme on appelle ces petites maisons en bois écologiques, spécialement aménagées pour être confortables malgré leur surface restreinte.
Une nouvelle vie
Passé le portail, on arrive devant un jardinet, où Christian (*) compte bien planter prochainement salades, radis et tomates. Il nous parle aussi de ses voisins de la résidence en face, avec lesquels il a sympathisé. Puis, il nous fait visiter sa maison de 15 mètres carrés. Un intérieur rangé, deux chats qui dorment, un canapé rouge, une télé allumée.
Avant d'arriver dans son petit cocon, Christian a connu des années de galères et d’errance. Cette tiny house, qu'il a pu investir en août 2021, quasiment du jour au lendemain, via l’association La Case Départ, est à la fois le symbole et le déclencheur de sa nouvelle vie.
Loger avant tout
L’association La Case départ a été créée en 2020 par Franck Renaudin. Après 30 années passées dans les pays en développement avec l’ONG Entrepreneurs du monde, qu’il a fondée, Franck Renaudin a en effet décidé de travailler sur la lutte contre la grande précarité en France.
« Sur ce sujet, je me suis dit qu’il fallait innover. Le nombre de gens dans la rue augmente. Et les solutions proposées ne marchent pas. Les personnes ne font que passer d’un dispositif à l’autre. Ma conviction profonde est que le logement est le préalable à tout accompagnement pour ces publics, dans la logique du Logement d'abord ».
Une vraie maison
