Ces professionnels saisissent la CEDH au nom de leurs droits fondamentaux, afin d’obtenir l’abrogation de la loi de 2016 sur la prostitution. La pénalisation des clients, estiment-ils, a fortement réduit leur accès aux droits et à la santé.
Au siège de Médecins du monde, à Paris, ce 19 décembre, ils sont plusieurs à pouvoir raconter ce qu'a changé, concrètement, la loi de 2016 visant à « accompagner les personnes prostituées ». Depuis que ce texte a pénalisé l’achat d’acte sexuel, « les travailleurs du sexe font leurs prestations dans des endroits très isolés, jusque dans des caves. Ils y subissent des violences, des rackets, des agressions très importantes », raconte Giovanna Rincon, elle-même professionnelle, et directrice de l’association transgenre Acceptess-T à Paris.
« Et il est alors difficile d’aller voir la police, pour toutes les sans-papiers », poursuit, en anglais, l’ex-prostituée Sonia, de l’association nantaise Paloma. « D’un point de vue économique, cela a aussi entraîné une baisse importante des revenus… »