Le ministère de l’Intérieur publie un schéma d’accueil pour 2021-2023 afin de « mieux héberger » et « mieux accompagner » les demandeurs d’asile. Un « dispositif d’orientation régionale » est notamment lancé afin de désengorger l’Ile-de-France.
Les demandes d’asile ont été freinées par la pandémie en 2020, mais elles avaient atteint en 2019 un record, avec 178 000 dossiers déposés, réexamens compris. Dès lors, avec une capacité de 107 000 places, pourtant doublée depuis 2015, le dispositif national d’accueil (DNA) demeure saturé : il « n’héberge aujourd’hui qu’un demandeur d’asile en cours de procédure sur deux (51 %) ». Tel est le constat de départ du Schéma national d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des réfugiés, pour 2021-2023, que le ministère de l’Intérieur a publié le 18 décembre.
Polarisation francilienne
Mais comment mieux les héberger ? Le gouvernement entend déjà « répondre à la polarisation francilienne des flux migratoires dans l’hexagone ». L’Ile-de-France, en effet, « concentre 46 % de la demande pour 19 % des capacités d’hébergement », justifie le ministère de l’Intérieur. Et ce déséquilibre « accentue, de façon structurelle, la constitution de campements dans l’espace public et un report de ce public vers l’hébergement d’urgence de droit commun, lui-même saturé ».
Orientation régionale
Pour y remédier, la place Beauvau annonce le déploiement progressif, à partir de janvier, du dispositif de « l’orientation régionale directive », prévu par la loi du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée. Le principe ? Dès qu’un étranger présente une demande d’asile dans une région en tension, il doit pouvoir être orienté vers une autre région - avec un hébergement à la clé, comme le précise dorénavant le ministère de l’Intérieur.