La pauvreté recule en France ! Du moins si on considère la pauvreté « en conditions de vie »… Avec cette vision de l’indigence, en effet, on s’intéresse à des manques matériels, qu’on mesure de manière objective. En France, un ménage est ainsi considéré comme « pauvre » s’il connaît au moins 8 privations, parmi 27 possibles - par exemple, ne pas avoir de salle de bain, ou ne pas pouvoir payer ses loyers à temps. Les indicateurs retenus sont classés en quatre catégories de manques : difficultés de logement, insuffisances de ressources, restrictions de consommation ou retards de paiement. Or depuis que ce taux de ménages pauvres « en conditions de vie » est calculé en France, il régresse assez nettement, passant de 14,6 % en 2004 à 11 % en 2017. La baisse est particulièrement marquée pour les difficultés de logement. En somme, malgré la crise de 2008, l’inconfort s’avère avoir reculé en France.
En revanche, sur la même période, la pauvreté a progressé, au sens « monétaire » et « relatif » du terme. Cette fois sont pris en compte les revenus que se partage chaque ménage. Leur « niveau de vie » n’est alors qualifié de « pauvre » que par rapport au reste de la société. Le « seuil de pauvreté » peut en effet être fixé à 60 % du niveau de vie médian – c’est-à-dire celui en dessous duquel vit la moitié de la population. Or avec une telle définition, 12,7 % des Français étaient pauvres, en 2004. Puis, de 2008 à 2011, la proportion s’est relevée, jusqu’à 14,6 %, avant de stagner, dès 2012, autour de 14 % - puis de rebondir en 2018. Le partage des richesses, en près de dix ans, est donc devenu moins équitable en France.
Infographie réalisée par Olivier Bonnin
Source : Insee