Claire Hédon vient de rendre public un rapport très critique sur le fonctionnement des Ehpad pendant la crise sanitaire. Trop souvent, les droits de circulation, de rencontre des proches, n'ont pas été respectés. Les règles, trop floues, ont laissé un pouvoir d'interprétation exorbitant aux directions.
Décidément, la question des droits des résidents en Ehpad empoisonne le climat depuis plusieurs semaines. Après des hésitations, la ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, s'est emparée du sujet avec des recommandations aux établissements à la mi-mars, allant dans le sens d'un allègement des entraves à la liberté. Sauf qu'un bon mois plus tard, le compte n'y est toujours pas. Les tensions dans certains établissements, et sur les réseaux sociaux, sont vives. Si bien que la ministre se serait déclarée favorable à de nouvelles recommandations plus directives. Rappelons que les professionnels eux-mêmes sont en attente d'un cadre plus clair.
900 réclamations
Une nouvelle pièce à charge devrait inciter le gouvernement à être plus pressant pour exiger le respect des droits des résidents : le rapport, publié le 4 mai, de la Défenseure des droits, Claire Hédon, sur les droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en Ehpad. Et le constat est alarmant car nombre de ceux-ci ne sont pas respectés au regard des 900 réclamations enregistrées depuis six ans, dont 80 % concernent les Ehpad (lire encadré).