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Article06 avril 2022
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Ehpad : le rapport Orpea fait le lien entre gestion des ressources humaines et maltraitances

Le rapport de l'Igas et de l'IGF sur Orpea laisse apparaître une gestion à l'économie des ressources humaines dans les Ehpad du groupe. Cela se traduit par une prise en charge en "mode dégradé" des résidents et un traitement erratique des "événements indésirables".

L'enquête de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, démarre dans un Ehpad de Neuilly-sur-Seine, sans doute le plus luxueux du groupe Orpea, leader mondial des maisons de retraite. À l’opposé de la promesse affichée, le livre décrit des conditions de vie souvent exécrables pour les résidents et des salariés faisant face, comme ils peuvent, pour maintenir un accompagnement le plus humain possible.

Extrême centralisation

Le rapport Igas-IGF, rendu public le 5 avril, commence par un fait central qui permet d'expliquer bien des dysfonctionnements. Orpea est un groupe excessivement centralisé où les acteurs de terrain ont une marge de manœuvre très étroite. Les directeurs d'Ehpad, baptisés « directeurs d'exploitation », doivent rapporter les moindres faits et gestes aux directeurs régionaux qui sont leur vrai supérieur hiérarchique. Les quinze directeurs régionaux sont eux-mêmes sous les radars permanents du siège national.

Instabilité des directions

Cette situation inconfortable pour les managers de terrain se traduit d'abord par une instabilité des équipes de direction. En février dernier, lors de la vague de contrôles commandés par le gouvernement, « une ARS a constaté qu'un établissement a connu treize directeurs en douze ans », raconte le rapport. Les chiffres fournis par le groupe font état du départ, sur dix ans, de 314 directeurs pour 230 Ehpad.  

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