Lors des Assises nationales des soins en Ehpad, le 20 mars, les représentants des organisations de médecins coordonnateurs (ou médecins Co) en Ehpad ont donné de la voix. Principale raison de leur courroux : la récente loi Valletoux qui les autorise à réaliser des prescriptions médicales.
« Si on dit que les Ehpad sont aussi des lieux de soins, il faut que les résidents aient accès à des soins, ce qui n'est pas toujours possible en raison de la pénurie de médecins traitants », justifie Benjamin Voisin, chef de service des politiques sociales et médico-sociales à la direction générale de la cohésion sociale (DGCS).
« Je suis très en colère. On veut nous transformer en médecin traitant », tonne Xavier Gervais, vice-président de la FFAMCO, l'une des organisations de médecins Co. « Quand les médecins Co deviennent des soignants, leur rôle de coordination s'efface », ajoute Catherine Bayle, vice-présidente de la MCOOR. « C'est un coup de poignard dans le dos », résume Pascal Meyvaert, président du Syndicat des médecins coordonnateurs en Ehpad, qui se demande si cette disposition ne va pas faire fuir les médecins libéraux des Ehpad.
Ces organisations demandent tout au moins la signature de deux conventions distinctes entre le médecin Co et l'établissement, l'une sur la coordination et l'autre sur les soins. Pas question, précisent-elles, que les médecins Co prescrivent gratuitement !
Selon les professionnels, des médecins Co ont déjà annoncé qu'ils allaient abandonner un métier perdant de son sens. Cela pourrait encore aggraver la situation de certains Ehpad puisqu'un tiers est actuellement dépourvu de médecin Co.
À lire également :