Après la tempête autour d'Orpea, voilà qu'un groupe moyen d'Ehpad se retrouve lui aussi dans la tourmente. En situation financière fragile, suspecté de maltraitances, touché par plusieurs grèves, Medicharme fait désormais l'objet d'une double enquête administrative, dont les conclusions sont attendues pour début 2024.
Cette fois, l'alerte n'a pas été donnée par une enquête journalistique (Les Fossoyeurs), mais par la conjonction de deux événements distincts : des mouvements de grève relayés par la CGT, et la rébellion de Patrick Boulard, cofondateur, et président jusqu'en 2022, du groupe Medicharme (une quarantaine d'établissements, dont 34 Ehpad). En général, ces deux acteurs aux intérêts divergents bataillent dans leur coin. Cette fois, ils ont décidé d'unir leurs forces.
Banques friandes du médico-social
Medicharme a été créé en 2015 par Patrick Boulard, longtemps consultant pour feue la société GDP Vendôme (absorbée par Domus Vi en 2011), et un associé. « Nous avons commencé par acheter un Ehpad sur l'île d'Oléron », se souvient-il. Cette acquisition par la SAS Medicharme sera suivie d'autres rachats, notamment dans le nord de la France. « À cette époque, explique Patrick Boulard, les banques étaient friandes du médico-social. » La rentabilité était forte.