Une fois encore, les résidents en Ehpad peuvent avoir le sentiment d'être discriminés. Président de l'association Citoyennage, Philippe Wender tape du poing sur la table. « Pourquoi avons-nous encore besoin d'un protocole alors que toute la France est déconfinée ? », s'interroge-t-il lors d'une conférence de presse commune, le 1er juillet, avec trois autres organisations (AD-PA, collectif Ehpad familles 42 et autres départements, collectif Vital). Le président de cette association de personnes âgées en institution et à domicile insiste : « Nous devons avoir la liberté totale d'aller et de venir. »  

Malgré le protocole de mai dernier, la question des visites reste sensible. Selon le collectif de familles qui regrouperait 177 membres présents dans 42 départements, il y aurait environ 700 Ehpad (soit 10 % des établissements) qui mettraient des entraves, plus ou moins importantes, aux visites. Selon Annie Rousseau, l'une des responsables de ce collectif, il reste des Ehpad où on continue de mettre du plexiglas entre le résident et les membres de sa famille. Certains établissements restreignent les visites à des heures où les actifs travaillent ; d'autres les interdisent le week-end.

Pascal Champvert, le président de l'AD-PA, dénonce le double discours de l'État : officiellement, il appelle à l'ouverture des établissements ; en sous-main, certaines ARS font pression sur les directeurs pour réduire les ouvertures, en insistant sur leur responsabilité en cas de contamination. Pourquoi, se demande Pascal Champvert, joue-t-on encore sur le réflexe de la peur alors que la quasi-totalité des résidents sont vaccinés ? L'AD-PA rappelle par ailleurs son hostilité à l'obligation vaccinale des soignants. Et de conclure : « Hier, les soignants étaient des héros ; il ne faudrait pas qu'ils soient demain des salauds. »