Jusqu'alors plutôt "mieux disant", avec une mesure extralégale prolongeant le contrat jeune majeur jusqu'à 25 ans, le département de Loire-Atlantique a annoncé revenir au strict cadre légal (soit l'âge limite de 21 ans). Une décision mal reçue, qui a donné lieu hier matin, à Nantes, à une mobilisation commune de travailleurs et travailleuses sociales et d'ex-jeunes majeurs de l'ASE.
« Est-ce que les gens naissent égaux en droits, à l’endroit où ils naissent… Ne les lâchez pas, faites le bon choix, ne les lâchez pas, faites le bon choix ! », chante une chorale sous une pluie battante, devant les grilles de l’hôtel du département de Loire-Atlantique.
La chanson, reprise plusieurs fois dans la matinée, résonne jusque dans les bureaux des élus, réunis en session départementale autour du vote du budget.
Une coalition locale inédite
Ce jeudi 22 février, à l’initiative de Repairs ! 44 et des Apprentis d’Auteuil, une rare convergence de jeunes et d’anciens jeunes majeurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE), de travailleurs et travailleuses sociales, de formateurs et formatrices et de syndicats est réunie dans un but commun : inciter les conseillers départementaux à augmenter le budget de la protection de l’enfance, et ainsi permettre aux jeunes d'accéder le plus sereinement possible à une autonomie d'autant plus difficile à atteindre que l'on a un parcours semé de ruptures, souvent sans soutien familial.
« Alors même que les jeunes français quittent le foyer parental en moyenne à 24 ans et les jeunes européens à 26 ans, les enfants en danger devenus adultes sont contraints de quitter les services de la protection de l’enfance en moyenne à 19 ans », souligne dans une tribune cette inédite coalition locale, dont sont signataires des dizaines d’associations, parmi les plus importantes du département.