Notre série "En quête de sens" s'intéresse à la trajectoire singulière de travailleurs sociaux désireux de partager leurs découragements et leurs enthousiasmes. Estelle Bronnec est conseillère en économie sociale et familiale (CESF). Portée par l'exercice diversifié et pluridisciplinaire que lui permet l'hôpital, elle a toutefois le sentiment de devoir « bricoler » pour permettre à des patients toujours plus précarisés de sortir de son service dans des conditions décentes.
En quoi consiste le travail d'une CESF dans votre service hospitalier ?
Estelle BronnecÀ l'hôpital de Gonesse, le rôle des conseillers en économie sociale et familiale et celui des assistants de service social ne sont pas vraiment différenciés. Et il est extrêmement varié, car d'un service de soin à l'autre, ce sont à la fois les publics, les problématiques et les dispositifs à mobiliser qui diffèrent. J'avais effectué mon stage de troisième année dans cet établissement, et c'est cette diversité qui m'a donné envie d'y rester : je trouve formidable de pouvoir changer de service et acquérir de nouvelles compétences à chaque fois.
Quel a été votre parcours jusqu'ici ?
E.B.J'ai d'abord intégré le service des urgences, où l'on reçoit tout type de publics sur un temps souvent très court, mais je suis aussi passée par le service de pédiatrie, où peuvent émerger principalement des questions de protection de l'enfance ou de soutien parental, tandis que d'autres services confrontent par exemple des notions de maintien à domicile pour personne âgée, de protection juridique ou de handicap.
Et aujourd'hui ?
E.B.J'exerce actuellement dans un service de soins de suite et de réadaptation (SSR) polyvalent, où la durée moyenne de séjour est de trois semaines, pour des patients de 18 à 75 ans qui sont là suite à un acte chirurgical ou un accident, nécessitant une poursuite de la prise en charge en milieu hospitalier.
Mon champ d'action est vaste : évaluation en vue d'un diagnostic ; ouverture ou information sur les droits ; organisation d'un retour à domicile (avec des aides ménagères, infirmières...) ou d'une entrée en institution ; orientation vers des services extérieurs identifiés (appels au 115 pour des personnes en grande précarité, orientation vers des foyers d'accueil médicalisé, des lits halte soins santé...) ; mise sous protection juridique en cas de troubles/de suspicion de maltraitance/négligence...
Trois semaines pour agir, c'est assez court...